Fès3(arabe: ????, berbère: ???) (ou Fez selon l'ancienne orthographe) est à l'heure actuelle la troisième ville du Maroc en terme d'habitants. Sa fondation est traditionnellement située au début du IXe siècle, sous le règne d'Idriss II, mais certains historiens la font remonter à la fin du VIIIe siècle, sous le règne d'Idriss Ier, père du précédent.
La ville intramuros de Fès est composée de la municipalité de Fès (divisée en six arrondissements) et de la municipalité de Méchouar Fès Jdid (où siège un palais royal), dont les populations respectives étaient de 920 737 et 26 078 habitants – soit 946 815 au total1 – lors du dernier recensement de 20042.
Sa médina est placée sous la protection de l'UNESCO4 ; elle est inchangée depuis le XIIe siècle. Le bleu profond de ses céramiques est l'un des symboles de Fès. Son rayonnement international passé en fait l'une des capitales de la civilisation arabo-musulmane aux côtés de Damas, Bagdad, Cordoue, Istanbul, Grenade ou encore Alexandrie.
Selon une légende, le nom de la ville viendrait de la découverte d'une pioche (arabe : ??? [fa's], pioche) à l'emplacement des premières fondations.
Fès ne se livre pas facilement. Pour y accéder, il faut rentrer par la grande porte, à la fois visible et voilée, du sacré. Car Fès est un sanctuaire. C'est ainsi d'ailleurs que les soufis, ces initiés de l'islam, l'ont toujours appelée : la Zaouïa. Le voyageur qui venait de loin savait qu'en arrivant aux portes de la ville, c'est à son fondateur et à son saint patron lui-même qu'il demandait l'hospitalité. Pour lui, Fès est la ville de Moulay Idriss.
Beaucoup de fassis connaissent encore par cœur ce que les chroniqueurs rapportent comme étant les paroles, lors de la prière inaugurale, du saint : « Ô Dieu, Tu sais que je n'ai pas construit cette ville par vanité, par désir de renommée ou par orgueil. Mais je voudrais que tu y sois adoré, que Ton Livre y soit Lu et Ta Loi appliquée tant que durera le monde. Ô Dieu, guide vers le bien ceux qui y habitent et aide les à l'accomplir, voile à leurs yeux l'épée de l'anarchie et de la dissidence… ».
Fès, qui fut pendant plusieurs siècles une capitale politique et intellectuelle du Maroc, était devenue un centre de rencontres et d'échanges. On rapporte que Sylvestre II (Gerbert d'Aurillac), Pape de 999 à 1003, y séjourna dans sa jeunesse pour y faire des études à la suite desquelles il introduisit les chiffres arabes en Europe. Maïmonide, médecin et philosophe juif, y vécut également quelques années durant lesquelles il enseigna à la Quaraouiyine. L'œuvre de ce philosophe est une merveilleuse illustration de cette symbiose de la culture judéo-islamique qui avait prévalu en Andalousie, et trouvé un écho similaire à Fès.
Sommaire
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L'origine du toponyme Fès est incertaine, plusieurs étymologies existant, certaines issues de la légende populaire, les autres résultats de travaux d'historiens.
Connue depuis au moins le Xe siècle, l'étymologie « classique » de Fès, telle que rapportée par les auteurs anciens (Abou Bakr ben Mohammed er-Razi et Ibn Abi Zar), explique le nom de Fès par la découverte, lors du creusement des fondations de la ville en construction, d'une pioche, en arabe ???? (Fä's), qui donnera le nom de Madinat Fäs5. Une autre version, rapportée par El-Modaffari, décrit la pioche découverte comme très ancienne, de grande taille (quatre empans de long sur un de large) et pesant soixante livres6.
Selon une autre étymologie issue de la légende populaire, Idris Ier, fondateur de Fès, participa à la construction de la ville et aida au creusement des fondations au moyen d'une pioche d'or et d'argent, et c'est ainsi que la ville prit le nom arabe de la pioche (fès)6.
Une autre hypothèse d'étymologie lie l'origine du nom à une métathèse. Deux versions sont proposées. La première, rapportée par Ibn Abi Zar dans son Rawd al-Qirtas, parle d'un vieux moine chrétien qui aurait révélé à Idris Ier l'existence, à l'emplacement où sera construite Fès, d'une ancienne ville nommée Saf ou Sèf, fondée par les Anciens et disparue mille à mille sept cents ans auparavant ; la métathèse Saf en Fès expliquerait le nom de la ville5,6. Idris Ier aurait lui-même décidé de la métathèse Séf en Fès6. Une autre version — avancée à l'origine par Larbi Mezzine (ancien doyen de la Faculté de lettres à l'université de Kenitra et maître en toponymie berbère) et reprise plus tard par Chafik T. Benchekroun —, suggère une origine berbère au nom de la ville. Les cours d'eau étant nombreux autour de la ville (Wad Fäs, Wad Zhun, Wad Zitun, etc.), le nom de Fès serait une métathèse d'isaffen (pluriel d'asif, rivière en berbère)5,7.
Enfin, une dernière hypothèse donne un fondement berbère au nom de la ville, qui à l'origine était séparée en deux agglomérations, Fäs ou Madinat Fäs (fondée en 789-790 par Idris Ier) et Al-Alia (fondée en 808-809 par Idris II), ayant chacune sa propre muraille et bâties de part et d'autre d'une rivière, avant d'être unifiées, sous le nom de Fès, à l'intérieur d'une même muraille sous les Almoravides. Madinat Fäs est bâtie sur la rive droite de la rivière, et la droite se dit afäsi en berbère chleuh, afusi en berbère rifain. Le nom de Fäs serait donc une déformation de la racine berbère fäs désignant le rive droite.
La ville « Médina Fès » a été fondée 8 par Idris Ier en 789 à la place de l'actuel quartier des Andalous. En 808, Idris II fonde « al-Aliya » sur l'autre rive de l'oued de Fès. Al Aliya se développe très vite et devient une véritable ville avec mosquée, palais et kisariya (halle, marché).
Les sources d'eau vitales aux alentours de Fès, qui avant même sa fondation étaient connues et louées en chanson, ont sans aucun doute été un critère important lors du choix de l'emplacement pour la future métropole.
Les évolutions suivantes sont dues à deux vagues successives d'émigration : à partir de 817–818 s'installent dans la ville fondée par Idrîs Ier près de 800 familles andalouses expulsées par les Omeyyades de la ville espagnole de Cordoue. Peu de temps après environ 2 000 familles bannies de Kairouan (fuyant les persécutions des Aghlabides) s'installent sur l'autre berge. La mosquée universitaire « Quaraouiyine » fondée au IXe siècle devient l'un des centres spirituels et culturels les plus importants de l'époque. Son influence se fait ressentir jusque dans les écoles de l'Espagne islamique et au-delà vers l'Europe et elle est connue pour être la plus ancienne université au monde.
Les nouveaux arrivants apportent avec eux aussi bien un savoir-faire technique et artisanal qu'une longue expérience de la vie citadine. Sous leur impulsion, Fès devient un centre culturel important et après la fondation de la mosquée universitaire Quaraouiyine le cœur religieux du Maghreb.
Fès se trouve à un emplacement particulièrement avantageux, au croisement de routes commerciales importantes, au cœur d'une région naturellement généreuse avec des matières premières précieuses pour l'artisanat (pierre, bois, argile). Ceci lui permet de se développer très rapidement. Fès se trouve notamment sur la route des caravanes allant de la Méditerranée à l'Afrique noire en passant par la grande ville commerciale Sijilmassa (disparue au XVIIe siècle) dans la région de Tafilalt.
Aux Xe et XIe siècles, la ville de Fès est prise par les Maghraoua. Elle sera le théâtre de bataille entre les tribus Zénètes Maghraoua et Banou Ifren pour sa gouvernance9.
Les deux parties de la ville s'unissent au Moyen Âge en 1069, détruisant le mur qui les séparait. Fès perd son rôle de capitale avec la fondation de Marrakech et Tlemcen par la dynastie almoravide au XIe siècle mais le reprend en 1250 grâce à la dynastie mérinide. Sous leur règne, la nouvelle ville El Medinet El-Beida (la ville blanche) est fondée en 1276 ; elle est équipée de remparts, de palais et de jardins. Elle est rapidement connue sous le nom de Fès Djedid (la nouvelle Fès) en opposition à Fès el Bali (la vieille ville). La population juive qui se trouvait aux alentours du palais est forcée de partir et le Mellah (quartier juif) se forme dans l'ancien quartier de la garnison des archers syriens. Au début du XIVe siècle (apogée de l'art hispano-mauresque), la ville connaît une forte croissance. L'université Quaraouiyine est alors connue mondialement. Grâce aux caravanes allant jusqu'au port de Badis dans le Rif, Fès est en permanence liée à l'Espagne islamique et à l'Europe. En 1471, la ville tombe aux mains de la dynastie Beni Wattas qui fonde le royaume de Fès.
En 1522, Fès souffre d'un tremblement de terre qui détruit la ville en partie. Dans les années qui suivent, de nombreux bâtiments sont reconstruits, restaurés ou remplacés par des nouveaux. La dynastie des Saadiens prend la ville en 1554 mais choisit Marrakech comme capitale. À la fin du XVIIe siècle, avec les débuts de la dynastie alaouite, Moulay Ismail choisit Meknès comme nouvelle capitale. Il installe à Fès une partie du clan des Udaia qui l'avaient aidé à gagner le pouvoir. Après sa mort (1727), les Udaia se révoltent, ils ne seront chassés de la ville qu'en 1833 par Abd al-Rahman. Moulay Abdallah, le successeur de Moulay Ismail, fait de Fès son lieu de résidence et fait rénover ou construire mosquées, écoles (madrasas), ponts et rues, les rues de Fès Djedid sont pavées.
Au XIXe siècle, les deux anciennes parties de la ville sont reliées à de nouvelles constructions comme le palais bouloudjoubou. Jusqu'au début du protectorat en 1912, Fès est la capitale du Maroc.
C'est à Fès que le traité de protectorat français et espagnol (pour le Nord du pays ainsi que le Sahara occidental) est signé le 30 mars 1912. Moins de trois semaines après la signature, des émeutes éclatent dans la ville, Rabat est déclarée officiellement capitale du Maroc, Fès reste cependant un important lieu de résidence royale et un centre culturel, artisanal, commercial mais aussi politique. L'istiqlal (Parti de l'Indépendance) est établi à Fès par Allal El-Fassi. Beaucoup des initiatives pour chasser l'occupant français partent de Fès. En 1944, est rédigé le manifeste pour l'indépendance dans une maison de l'ancienne médina, aujourd'hui place de l'Istiqlal. La ville sera l'objet d'émeutes dans les années 1980 et début 1990.
Sous la direction de Lyautey et d'après les plans de l'architecte Henri Prost, une nouvelle ville se développe dans les environs de Dar Debibagh au sud de Fès Djedid. Si elle fut dans un premier temps le quartier résidentiel des européens, la « ville nouvelle » a continué à se développer comme ville arabe moderne avec de nouveaux quartiers de villas. Les autorités, institutions et entreprises de services s'y sont installées.
Une des conséquences du transfert de la capitale est l'exode d'une grande partie de la population vers Casablanca, Rabat et dans une moindre mesure Tanger. Du simple artisan fassi à l'entrepreneur en passant par le lettré beaucoup furent obligés de quitter une ville qui avait perdu son statut.
La ville de Fès compte actuellement[Quand ?] environ 1 050 000 habitants[réf. nécessaire]. Elle s'étend sur 271 hectares[réf. nécessaire] caractérisés par l'absence de ciruclations de voitures et se divise en trois parties :
Fès el-Jedid et Fès el-Bali forment la médina de Fès, faisant partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.
La Médina de Fès abrite actuellement une population de 156 000 habitants 10.
Fès est située près du Moyen Atlas, à l'intérieur des terres ; elle bénéficie d'un climat méditerranéen mais mâtiné de continentalité et subissant l'effet de versant des montagnes. La fraîcheur hivernale rappelle très souvent la neige abondante du Moyen Atlas à 60 km au sud de la ville. Cela se traduit par une forte amplitude thermique. L’hiver peut, en fonction de l'altitude, s’avérer très rigoureux. On dit qu'il neige à Fès un an sur deux ou un an sur trois. Les précipitations annuelles sont comprises entre 500 et 600 mm.
Le voyage y est possible toute l'année, mais le printemps (avril et mai) et l'automne (mi-septembre à fin octobre) sont les deux saisons les plus agréables, comme pour l'ensemble du pays d'ailleurs. En avril, les températures moyennes maximales sont de 22 °C et les minimales de 10 °C. En septembre, les minimales sont voisines de 16 °C, tandis que les maximales dépassent légèrement les 28 °C.
L'été, les températures moyennes maximales montent jusqu'à 35 °C. Mieux vaut sortir le matin et le soir pour profiter de la diversité des paysages de la région.
Enfin, l'hiver est, comparativement aux régions littorales ou méridionales, froid. Cependant, il paraît beaucoup plus doux que celui des régions de l'Oriental, du Rif ou de l'Atlas.
mois : | J | F | M | A | M | J | Jt | A | S | O | N | D |
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Températures moyennes mensuelles(en °C) | 7 | 9 | 12 | 16 | 19,5 | 23,5 | 25,5 | 25,5 | 22 | 18,5 | 11,5 | 7,5 |
Précipitations (en mm) | 121 | 87 | 79 | 59 | 32 | 11 | 2 | 3 | 19 | 43 | 92 | 101 |
Mois | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
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Record de chaud (réf) | 27 | 28 | 33 | 38 | 43 | 45 | 47 | 46 | 43 | 37 | 31 | 29 |
Record de froid (réf) | -14 | -10 | -4 | -2 | 1 | 8 | 10 | 10 | 8 | 3 | -3 | -7 |
Fès fonde de grands espoirs sur le tourisme. L'infrastructure hôtelière a connu ces dernières années une croissance rapide, ainsi que celle des maisons d'hôtes traditionnelles appelées "Riads".
La ville est très connue pour son artisanat très riche, dont le savoir-faire est jalousement gardé et transmis de père en fils depuis des générations.
Située dans la riche plaine du Saïs, Fès a une importante industrie agroalimentaire.
La ville de Fès a toujours été considérée comme la capitale culturelle et spirituelle du royaume du Maroc. Elle a abrité pendant longtemps la seule université de l'Afrique du Nord : l'Université Karaouyine qui se distingue par sa grande bibliothèque portant le même nom. Actuellement Fès demeure une destination culturelle par excellence. Ses lycées et collèges sont connus dans le monde entier avec surtout les lycées Moulay Idriss et Moulay Rachid. Ces deux lycées ont vu sortir plusieurs promotions de savants, médecins, architectes et ingénieurs qui ont fait les fleurons du Maroc à l'aube de l'indépendance. Dans le passé les étudiants venaient de loin pour faire des études de théologie (les medersa). Ils étaient groupés dans des sortes d'internats à proximité des medersa et recevaient une bourse symbolique.
La maison de la culture Agdal en centre ville comporte une salle de théâtre de de concerts, des salles d'exposition et une bibliothèque. La Galerie Mohamed Kacimi, construite par l'État et gérée par la ville propose des expositions d'art contemporain. C'est aussi à Fès que l'atelier de production et de formation de L'appartement 22 est développé par Abdellah Karroum. Ces sessions ont donné lieu à des productions pour la radio culturelle R22.
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L'université AL Quaraouiyine à Fès est certainement la plus importante dans l'histoire de la ville. Elle est l'emblème de la ville et son architecture est un des meilleurs représentant du style arabo-andalou (9). Son nom est issu de la communauté des 2000 familles urbaines kairouanaises (de kairouan) qui s'était installée et avait fondé le nouveau quartier dans la ville (voir plus haut).
Fondé au IXe siècle, elle a dès le départ bénéficié d’une mosquée et d’une université. À ce titre, elle peut postuler au titre de la plus ancienne université du monde, ou en tout cas le plus vieil établissement d'enseignement.
Comme toutes les université de Moyen Âge (Europe chrétienne ou occident et orient musulmans), elle a d'abord été théologique puis, comme la théologie définit le droit, juridique. Elle a également joué un rôle de préservation et de diffusion de la langue arabe (linguistique, grammaire, rhétorique) et de traduction de textes (hébreu, grec, latin vers l'arabe). Elle est aussi une bibliothèque de manuscrits.
Ce rôle juridique a aussi une fonction essentielle : par son rôle d'archives (héritage en particulier) elle a aussi eu une fonction de compilation et de point de référence des lignages familiaux. Or, ces derniers ont un rôle essentiel dans l'affirmation des grandes familles de la ville (voir la bataille éditoriale sur ce même site à propos de cet article). Elle a donc permis d'établir certains droits et titres.
Sur les plans théologique et juridique, elle a été le point nodal de la doctrine malékite. Cette doctrine ou rite a aujourd'hui une extension importante : en gros toute l'Afrique de l'ouest musulmane jusqu'aux pays haoussa au Niger et Nigeria (certains inclus, d'autres non).
Plusieurs figures de proue de cet enseignement sont à citer :
Un apport important de l’université Al Quaraouiyine à la société marocaine et aux sociétés arabo-islamiques est l’édification de la personnalité islamique, de l’identité religieuse et de la mémoire sociale.
L'université Sidi Mohammed Ben Abdellah est une université moderne fondée en 1975. On y compte 9 établissements en pleine relance dotés d'installations de qualité : bibliothèques, amphithéâtres, laboratoires, salles de conférences, équipement multimédia :
Ces dernières décennies, le tourisme n'a cessé de se développer (1 million de visiteurs par an) et est devenu un important facteur économique. Fès propose des manifestations culturelles telles que le Festival de Fès des musiques sacrées du monde au mois de juin de chaque année. De nombreux étrangers se sont installés à Fès et ont ouvert des maisons d'hôtes. Fès est la ville touristique évidente. S'il en est pas ainsi quelle autre ville au monde pourrait l'être.
En effet, l'ancienne médina est riche en patrimoine. Ses remparts, ses chateaux, ses mosquées, ses rues aux milles senteurs, ses souks qui n'existent nulle part ailleurs. On peut ainsi faire le tour de la ville en passant par les portes légendaires de Bab El Guissa vers le nord est, Bab Ftouh vers l'est sur la route de Taza, qui mène d'ailleurs aux thermes de Sidi Harazem, Bab Jdid, la porte d'entrée la plus proche pour accéder aux souks. Bab Boujloud vers l'Ouest. Chacune de ces portes a ses caractéristiques avec notamment Bab Boujloud, la porte caractérisée par la mosquée qui porte le même nom, et les deux principales rues qu'elle dessert avec La Talaa lekbira où on peut apprécier la Medersa Bouananya et ses horloges suspendues, et la Talaa Sghira où on peut apprécier les bouquinistes. Ces deux rues mènent aux souks D'al Attarine (souk aux épices et au henné) de même que vers le quartier Moulay Idriss où peut voir le mausolée du fondateur de la ville (deuxième roi de la dynastie idrisside, descendants de Mahomet), mais aussi les tanneries de Guernize et celles plus loin de Blida (Chowara).
La mosquée el Quaraoyine est la jumelle de celle de Kiraouane. Cette grande mosquée connue dans le monde entier est située au centre des souks de l'ancienne médina et toutes les portes précédemment citées y mènent.
La place Chemaïne est connue du commerce des dattes et des noix mais aussi de son artisanat (Ceinture sertie au fil doré dit de sicile) et d'autres effets utilisés par les mariées. Parallèlement à cette place, de l'autre côté on trouve la place Seffarine qui est connue par ses fabriques de plateaux de cuivre et de bronze travaillés à la main et qu'on peut apprécier tout au long de cette place. Dans cette même place existe la grande et prestigieuse bibliothèque AL Karaouiyne.
L'ancienne médina est traversée par une rivière légendaire qui divise la ville en deux parties dites Aadwa. Ces deux rives datent du premier roi idrisside Idriss Ier qui s'est installé sur l'une des rives, son venu était venu s'installer sur la rive opposée après l'assassinat de son père. On peut avoir une vue panoramique en prenant la route menant de Bab did à Bab Ftouh juste au pied de la colline qui abrite Borj Dhab ou encore par l'autre rive du côté de Bab el Guissa. La vue est d'ailleurs imprenable. De là on peut définir et identifier les différents quartiers de la médina de même qu'on peut apercevoir tous ses minarets commençant par celui de la mosquée Quaraouyinne.
Plusieurs medersas (écoles) peuvent être visitées avec notamment la medersa d'El Attaryne, celle de RAs echaratine, la medersa Bouananya, la medersa de seffarine). En effet, la ville de Fès jusqu'aux années 60 a été connue comme la capitale culturelle et spirituelle du royaume avant d'être détrônée par Rabat qui abrite la grande université Mohamed V créée dans les années 60.
Dans la place Seffarine au milieu des ateliers des artisans du cuivre et du laiton (les plateaux et théières...) on peut visiter la grande bibliothèque d'el Quaraouyinne qui abrite des dizaines de milliers d'ouvrages inédits.
La maison fassi se distingue par la qualité de son architecture et le professionnalisme des artisans. Les grandes familles fassies s'y installaient et le système patriarcal est resté adopté jusqu'aux années 70. Le départ des jeunes pour continuer leurs études à Rabat ou à l'étranger où sont en vogue de nouvelles carrières (médecine, architecture) a été à l'origine de la dislocation de ce système de famille. Actuellement de nombreuses maisons sont désertées par leurs propriétaires ou vendues et rachetées et habitées par plus d'une famille par maison.
En effet, ces maisons traditionnelles, plusieurs fois centenaires pour certaines ne peuvent plus être entretenues et souvent restent en ruine. D'où la nécessité de sauvegarder de ce patrimoine unique. Les rues sont étroites, les murs s'effondrent par endroit. Le visiteur est étonné d'ailleurs de voir ces murs soutenus par de fros madriers dans les environs du quartier des mosquées Quaraouyine et Moulay Idriss. Le classement par l'Unesco de la ville de Fès au patrimoine mondial de l'humanité semble aujourd'hui dérisoire car ce patrimoine risque de se perdre petit à petit si rien n'est fait pour le sauver.
Capitale culturelle et spirituelle du Maroc, Fès est une ville millénaire. En la parcourant, on peut facilement se laisser emporter à travers son histoire, grâce à ses nombreuses mosquées, médersas, fondouks, fontaines et salles d'ablution, jardins historiques, murailles et remparts, portes fortifiées, mellah et synagogues, manufactures, mausolées, palais et riads, places et souks. Des Idrissides aux Alaouites, des Andalous aux Juifs, toutes les dynasties et tous les peuples ont laissé leur empreinte sur la ville. Ces dernières années de nombreux monuments ont été restaurés, comme la médersa El-Attarîn, la médersa Bou-Inania (XIVe siècle), la Magana (une horloge hydraulique unique au monde) et la bibliothèque de la mosquée Quaraouiyine. Cette dernière possède de très rares manuscrits écrits par de célèbres savants comme Ibn Rochd (Averroès) ou Ibn Khaldoun. Appelés "monuments verts", les jardins du palais Batha, construits au XIXe siècle par le sultan alaouite Moulay Hassan Ier et celui du Riad Moqri datant du début XXe siècle ont retrouvé leur végétation. Aujourd'hui la médina est le principal pôle d'attraction. Toutefois, quelques centres culturels et galeries voient le jour : le Centre culturel municipal Agdal (près de la place Florence) compte une salle de spectacles et une galerie d'exposition.
Si l'arabe classique reste la langue littéraire, l'arabe dialectal est ultra-majoritaire. Le parler de Fès présente cependant des tournures particulières que d'aucun qualifierait de précieuses, tendant à enjoliver/adoucir/féminiser les mots (kwiyyiss au lieu de ka's) issues de l'arabe andalou.
musique andalouse / le malhoun
le malhoun
Le Maghreb Association Sportive de Fès (en arabe : ?????? ??????? ??????) est un club omnisports marocain fondé en 1946. Le MAS est la première équipe marocaine à atteindre les seizièmes de finale de la Coupe de France en 1954 contre Red Star à l'époque à Paris. Le MAS est un l'un des clubs les plus titrés du royaume, avec un palmarès remarquable: Championnat du Maroc : (4)
Championnat du Maroc (D2) : (2)
Coupe du Trône : (2)
Le Complexe sportif de Fès est un stade de football localisé dans la ville de Fès et plus précisément sur la route menant à Sefrou, il est d'un style architectural typiquement marocain. Situé sur une superficie de 40 hectares, le complexe sportif de Fès peut accueillir 37 000 spectateurs tous assis. Il est doté d'une piste d'athlétisme en tartan outre des annexes susceptibles d'accueillir des compétitions de haut niveau.
Le principal club de football de la ville est le Maghreb Association Sportive Fès (MAS). Ce dernier a remporté quatre championnats (1965, 1979, 1981 et 1985) et trois coupes du trône (1980, 1988, 2011). C'est le seul club marocain à avoir disputé les 1/16 de finale de la coupe de France pendant le protectorat. Il a produit de très grands joueurs: Benzakour, Benchekroun, Hamid Lahbabi, Labied, Zemmouri, Hazzaa, Zahraoui, Guezzar, Tazi, Moulay Driss, Jennane et bien d'autres. Il est connu par son école des gardiens de buts et possède un public engagé et discipliné.
Après l'indépendance, et au cours du premier championnat organisé sous l'égide de la FRMF en octobre 1956, le MAS est l'une des premières équipes à gagner sa place parmi l'élite.
La ville de Fès possède un autre club de football qui est le Wydad Athletic de Fès (WAF).
Il existe de nombreux autres clubs sportifs appartenant à des disciplines variées telles le basket-ball, tennis, handball.
Bleu de Fès, un documentaire de 52 minutes écrit et réalisé par Françoise Gallo, France 3, 13 PRODUCTIONS, CCM, 1993. « Ce film montre les derniers moments de la Médina de Fès, avant qu'elle ne devienne un joli décor pour touristes. Fès est encore une ville qui vit en dépit de ses nombreux palais abandonnés et de ses artisans menacés d'expulsion. En suivant deux enfants, Souleiman et Awatif, nous pénétrons dans la vie intime de familles fassies préparant des Fêtes de fiançailles et de mariage. Ces cérémonies, fondements de la vie familiale, sociale et culturelle au Maroc, sont l'heureux prétexte pour sentir battre le cœur d'une ville millénaire où art, artisanat et spiritualité s'entremêlent et où "partout le Beau abonde", comme le notait Delacroix. »