Taza (en tifinagh : ???? ; en arabe : ????) est une ville du centre-est du Maroc, chef-lieu de la province de Taza. Le nom de la ville vient du berbère «Tizi» qui signifie "le col"[réf. souhaitée].
Taza est située à 230 km d' Oujda, 120 km de Fès et 160 km d'Al Hoceïma, dans le « couloir de Taza » qui sépare le Rif du Moyen Atlas.
Données climatique de Taza, moyenne de la période (1961-1990)1 :
Mois | Jan | Fév | Mars | Avr | Mai | Juin | Juil | Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Année |
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Maximales (°C) | 14.4 | 16.0 | 18.1 | 19.9 | 24.3 | 29.4 | 34.9 | 34.7 | 30.6 | 24.2 | 18.5 | 14.7 | 23.31 |
Minimales (°C) | 5.4 | 6.6 | 7.9 | 9.6 | 12.4 | 16.1 | 19.6 | 19.9 | 17.5 | 13.4 | 9.1 | 6.1 | 11.97 |
Précipitations (mm) | 109.7 | 137.3 | 90.4 | 94.2 | 53.8 | 18.6 | 8.3 | 2.6 | 14.0 | 48.0 | 105.1 | 118.7 | 800.7 |
Taza est accessible par l'autoroute A 2 qui la relie à Rabat et à Oujda. Elle est également accessible par la route nationale N 6 reliant Fès à Oujda. La voie rapide R 505, dont l'ouverture est prévue pour 2015, reliera la ville à Nador et Al Hoceïma.
Les « Taxis bleu ciel », appelés aussi « Petits taxis », sont utilisés comme moyen de transport pour les déplacements à l'intérieur du périmètre urbain. Ils acceptent jusqu'à trois passagers à la fois et ne sont pas munis d'un compteur. La compagnie "Foughal Bus" propose plusieurs lignes à l'intérieur du périmètre urbain, mais aussi entre les faubourgs de la ville.
La ville de Taza est située sur la ligne ferroviaire Fès-Oujda, la reliant aux principales villes du Maroc :
L'électrification de la ligne est prévue pour 20142.
La topologie de la zone a imposé un schéma d'urbanisme étalé. Vue d'en haut, la ville prend la forme d'un "T". Elle tire sa racine à Taza haut et s'étend vers le nord, jusqu'à atteindre le lit de l'oued Larbaâ. Dès lors l'urbanisme s'étale vers l'est et l'ouest en longeant la nationale N 6 reliant Rabat à Oujda.
À l'aube de l'indépendance, la ville était constituée de la médina à Taza haut, du quartier européen occupant la presque colline dite "Adrar n illouz". Les gens le prononcent généralement "Draâ louz". Ce quartier est devenu le centre-ville, et enfin du quartier de la gare quelques kilomètres plus bas.
Pendant les années qui suivent (60s, 70s) des quartiers sont apparus, à mi-chemin entre le centre-ville et la gare (Bit goulem, Wrida, Bin Jradi).
Dans les années 1980, d'autres quartiers font leur apparition, notamment au nord de la ville (Massira et Qods), des quartiers prolongés et développés jusqu'à nos jours. Le but de cette extension fut la résorption des bidonvilles. Ce fut un succès, puisqu'en 1986, la ville a été déclarée ville sans bidonvilles. L'engouement est tel que des sections comme (Massira II) sont de type villa.
Les années 1990 marquent le début de l'urbanisation de l'axe centre-ville - Taza haut. Il s'agit d'immeubles à 6 ou 7 étages occupant une zone stratégique contenue entre des équipements publics (municipalité, espaces, protection civile, hôpital ibn baja, lycée et collèges...) et de l'autre côté, on est en bas de la roche élevée d'une centaine de mètres. Cette zone est également limitrophe des quartiers chics de Qessou-meddah, Friouato et Hay Chouhada (développés tout au long des trois dernières décennies).
Plus récemment cette zone continue à se métamorphoser et promet une superbe vue depuis les hauteurs de la ville. L'urbanisme s'étale désormais également sur la route de Fès sur plusieurs kilomètres de façon discontinue pour atteindre la régional R 508 (vers Tainast).
Le schéma d'aménagement prévoit une liaison directe entre Taza Ouest (au niveau des "ponts blancs") et Taza haut.
Taza est une ville atlaso-rifaine qui s'est développée autour du couvent fortifié bâti par les Berbères au Xe siècle. Sa position stratégique entre le Rif et l'Atlas, donc dans le pré-Rif, fait d'elle une place forte militaire convoitée par les peuples venus de l'est, désireux de conquérir les terres marocaines. Taza est passée tour à tour aux mains des dynasties qui ont accédé à la tête du Maroc.
Beaucoup d'indices tout autour de la ville attestent de la présence humaine (grottes de Loghmari, le pont de Qarn Ennasrani...). Les fouilles archéologiques entreprises lors de la colonisation française ont apporté beaucoup d'objets qu'on retrouve au musée de Taza haut.
L'allégeance des tribus habitant la région de Taza et la vallée de l'Inaouen (Ghiata, Sdarata, Tsoul...) au fondateur de la dynastie Idrisside ont permis à la ville d'être un point stratégique pour l'empire montant. À la mort d'Idriss II en 828, son fils Mohammed créa une fédération et confia à son fils Daoud le pays de Houara, Tsoul, Meknassa et Ghiata, Daoud s'installa à Taza3.
En l'an 910, Taza était déjà prise par les Meknassa sous le conduite de Messala ibn Habbous4.
En 920 son cousin Moussa Ibn Abi Elafia reçoit le commandement de la région entre Fès et le territoire fatimide5.
À partir de 931 Moussa Ibn Abi Elafia tourne le dos aux Fatimides et proclame l'autorité des Omayyades. Il finit par être défait par les Fatimides, il se replie à Taza où il fait bâtir un Ribat. En 936, Taza repasse sous autorité de l'Idrisside Al-Qasim Kannun ben Ibrahim allié des Fatimides, Moussa Ibn Abi Elafia s'est réfugié dans le désert6.
En 1074 le sultan almoravide Youssef Ibn Tachfin prend la ville. Taza demeure sous autorité almoravide tout au long du XIe siècle.
Les Mémoires d'El Baldaq, qui fournissent une chronologie assez précise des campagnes de Abd al-Mumin dans le nord du Maroc, situent la prise de Taza par ce dernier en 1141-1142. La ville fut déclaré capitale provisoire des Almohades.
La grande mosquée de Taza aurait été édifiée dans les années qui suivirent 1142.
Selon le Kitab el Istibsar, les murailles almohades de la ville furent complétées en 11727.
Au déclin des Almohades, leurs successeurs mérinides occupent Taza dès 1216. Celle-ci est alors considérée comme « la clé et le verrou du Gharb », comme le souligne l'auteur du Bayân :
C'est au méchouar que se situe la médersa mérinide, dont Abou El Hassan Ali dota la ville.
Le sultan Abu Yahya ben Abd al-Haqq nomma son frère Abu Yusuf Yaqub ben Abd al-Haqq Wali de Taza en 1244 : il le resta jusqu'à 1258, où il devint sultan à la place de son frère, mort de maladie8.
La reconstruction de la grande mosquée almohade de Taza par le sultan Abu Yaqub Yusuf an-Nasr, de 1292 à octobre 1293, marque l’édification de la première construction d’influence mérinide conservée.
Son successeur et fils la sultan Abu Thabit Amir ( Abou Rebia ), mort en novembre 1310, fut inhumé dans le sahn de la grande mosquée. Sa stèle funéraire est encore présente de nos jours9.
Le successeur Abu Said fut battu et assiégé dans Taza et contraint par son fils Abû `Ali en 1315 à abdiquer et ne garder que le commandement de Taza et sa région. Peu de temps après, les partisans Abû `Ali vinrent rejoindre Abu Said ) à Taza, ce dernier marcha sur Fès mais pardonna à son fils sa trahison et désigna son autre fils Abu al-Hasan comme prince héritier10.
La belle médersa de Taza est fondée par le sultan Abu al-Hasan en 132311.
Au XVIIe siècle, pour s'ouvrir les portes de Fès, Moulay er-Rachid s'empare de Taza et s'y installa en 1665. Il devient le premier sultan de la dynastie alaouite, toujours en place aujourd'hui. Moulay er-Rachid construisit son Dar elMakhzen au sud de la ville - à l'opposé de la grande mosquée. Mais il n'oublia pas le grand sanctuaire de sa capitale provisoire.
En 1803, lors de son voyage en Afrique et en Asie, Domingo Badia y Leblich (Ali Bey al-Abbasi) déclare :
Plus loin dans son livre il déclare :
En 1902, Rogui Bou Hamara (Rogui : prétendant au trône, Bou Hamara l'homme à l'ânesse), un notable de la cour du sultan Abd el-Aziz, revient sous une fausse identité au Maroc après un exil en Algérie. Il se fait passer pour le frère du sultan (Moulay M'hammed) et se fait proclamer sultan à Taza. Sous couvert de pieux sentiments, il conduit les Berbères de la région à se révolter contre le vrai sultan. Bou Hamara reste maître de la ville pendant sept ans. Après avoir vendu aux Espagnols des concessions minières, il perd le soutien des tribus de la montagne. Il est capturé en 1909 puis livré aux fauves, fusillé et brûlé à Fès sur ordre du sultan Moulay Abd al-Hafid.
Conformément au traité signé le 30 mars 1912, Taza est placée sous protectorat français le 10 mai 1914 et le demeure jusqu'à l'indépendance du royaume du Maroc.
Evolution de la population de la ville (sans tenir compte des zones périphériques)15 :
La médina de Taza et ses enceintes sont classés patrimoine architecturale et urbanistique au niveau national(Arrêté v. du 18 juillet 1922 (22 Kaâda 1340) B. O. N° 540du 1er Août 1922 p. 1220)16
Taza dispose de peu d’infrastructures hôtelières et touristiques.
L'industrie est limitée à quelques usines de textile et d'agroalimentaire.
Le secteur du commerce a vu l'arrivée de la grande distribution avec l'implantation d'un hypermarché Marjane en juillet 201218.
Créé en 1950 sur une superficie initiale de 680 hectares, le Parc national de Tazekka avait pour objectif principal de protéger les ressources naturelles du Jbel Tazekka, une éminence verdoyante de 1 980 m qui domine la région.
C'est l'un des plus importants gouffres de la région. Les spéléologues et les aventuriers admireront l'ampleur et les merveilles de ses nombreuses salles, qui complètent ces divers paysages naturels du Parc National de Tazekka. Norbert Casteret y est passé.
À 100 kilomètres environs de Taza,le Jbel Bouiblane est couvert de neige pendant au moins six mois par an. C'est sans aucun doute la région la plus enneigée du Maroc,en durée et en quantité de neige. -Environs de Jbel Bouiblane : La vallée de Tmourghout ; Oued Elbared, connu pour la péche de truite et sa grotte "source Ighaz " ; Jbel Adrar Ouboumlal ( la cédraie de Tamtroucht ) et sa vue panoramique sur la plaine d'Oued Moulouya ; Guelta Tamda (lac naturel ) ; le complexe touristique de la commune de bouiblane (station du ski non ouverte ); le refuge de taffert et sa belle cédraie .
À 13 kilomètres de Taza, la situation géographique de Ras-El-Ma (Ras-El-Oued) est attrayante, caractérisée par la présence de reliefs montagneux (1 100 m d'altitude), d'une source d'eau, d'un oued, de cascades, de forêts et de grottes. Il fait partie d'un circuit touristique englobant plusieurs sites à vocation touristique : Sidi Majbeur, Bab boudir, Maghraoua, Bab Azhar, Bouiblane...
À 30 km de Taza, ce centre est classé par les affaires culturelles en tant que patrimoine culturel bâti. Il fait partie du parc national de Tazekka. Présence de sources d'eau, de forêts et d'un relief montagneux. Présence de conditions climatiques particulières, chutes de neiges, pluies et ensoleillement.
Cette commune rurale, est composée de plusieurs douars (Bouchfaâ, Lemrabtine, Aghbal, Ahl Boudriss, etc...). Elle fait partie de l'aire des Ghiata, qui couvre également la commune rurale de Bouhlou et en partie la commune de Ghiata Al Gharbiya, et la commune de Bab Marzouka plus à l'est. Le siège de la commune de Bouchfaâ est bati en face de l'espace du souk hebdomadaire avoisinant un double coude de l'Oued Zireg, affluent de l'Inaouen.
La population vit principalement de l'élevage de caprins de race locale, d'une petite agriculture artisanale pour ne pas dire archaïque et aux contributions de proches vivant en ville. La richesse de la forêt (caroubiers et cèdres notamment) est mal exploitée. Les seuls établissement économiques (en 2011) sont: - l'unité privée de production d'huile d'olives, sise près du douar Bouchfaâ - la coopérative oléicole de Aghbal, - l'auberge rurale de Ain Sahla.
Selon une légende orale encore vivace, le personnage connu sous le nom de Bouhmara, qui prétendait au trône entre 1902 et 1908, avait vécu entre Aghbal et Ahl Boudriss plus qu'il n'a vécu à Taza, ville qu'il a utilisée comme capitale officielle de son règne éphémère.
Pour les jeunes des douars, la commune rurale de Bouchfaâ serait l'une des plus nanties du Maroc, grâce aux richesses forestières.
À une dizaine de kilomètre à l'ouest de Taza, sur la route de Fès, se trouve la localité de Bab Marzouka : il s'agit d'une commune dense avec un arrière-pays très diversifié. Bab Marzouka occupe en effet une vallée panoramique et fertile. C'est un centre commercial incontournable pour les habitants des Beni Wajjan, Sidi Ahmed ben Ahmed... L'arrière-pays est formé de montagnes escarpées dans la continuité du massif de Tazekka. Il est habité - en partie par des giyata (arabophones) - en partie par des béni warayen (amazighophones)